Vincent Slÿpen, facilitateur d’Uni4Coop : retour sur son parcours avant son départ en pension
Après de nombreuses années d’engagement au sein d’Uni4Coop, Vincent Slÿpen prend sa retraite bien méritée. C'est désormais Anne Depret, auparavant responsable appui qualité chez Uni4Coop, qui reprendra la fonction de coordinatrice du programme.
Avant son départ en pension,Vincent a accepté de répondre à nos questions et de revenir sur ses années d'engagement au service de la coopération.
Peux-tu nous parler de ton parcours ?
J’ai d’abord suivi une formation de Kiné et Education physique à l’UCLouvain. Au sortir de mes études, je suis parti travailler pendant 8 ans en RDC et au Togo, où je faisais le suivi des enfants ayant été atteint par la poliomyélite. A mon retour, j’ai commencé à travailler pour Handicap International Belgique où j’ai été Responsable de programme, Directeur des opérations et, finalement Directeur général jusqu’en 2016. J’ai ensuite été coordinateur de l’asbl Escalpade qui travaille avec des enfants en situation de handicap à Louvain-la-Neuve et à Limal. Et puis, le 1e avril 2018, je suis devenu facilitateur d’Uni4Coop.
Quel était ton rôle au sein d’Uni4Coop ?
Il n’y avait pas de facilitateur à la création du consortium et je suis arrivé car il y avait une volonté de rendre son fonctionnement plus fluide, et de développer plus de synergies et d’interactions entre les différentes organisations. Assez vite après mon arrivée, il y a eu l’organisation d’ateliers communs qui ont été très positifs. Ces interactions ont lancé un processus, qui a débouché sur un nouveau programme commun beaucoup plus intégré. Il comporte beaucoup d’outcomes/résultats communs comme l’ECMS, la Gestion Intégrée des Savoirs, les mangroves, mais également des outcomes communs dans certains pays : Cambodge, Bénin, RDC…
Ce programme beaucoup plus intégré a été perçu comme innovant et positif par la DGD, nous avions donc une reconnaissance de notre principal bailleur de fonds.
Quelles sont les forces de ce consortium ?
Cette collaboration entre les 4 ONG universitaires francophones est une réelle opportunité. En Belgique notamment, où on touche un public jeune, qui fait des études. Ce sont ces futurs adultes qui vont gérer et façonner notre société dans le futur. Nous avons donc un rôle crucial à jouer sur ce plan. Pouvoir se coordonner et parler d’une seule voix sur certains sujets est très important.
En 2020, les universités flamandes étaient d’ailleurs intéressées par notre modèle et nous avaient demandé de venir le présenter à Gand, ce qui est rare.
Les 4 organisations sont proches du milieu académique. C’est un atout qui leur amène des expertises mais qui renforce aussi les universités. Pour les partenaires de projets, cela apporte une certaine méthodologie dans les programmes, ce qui est clairement un plus.
Quel bilan tires-tu de ces 6 années ?
Je ne vais pas le cacher, il s’agissait d’un gros challenge. Chaque organisation venait avec son historique, ses spécificités, ses approches, ses secteurs d’intervention… C’était donc un challenge de maintenir les gens autour de la table, malgré toutes ces spécificités.
Par rapport au chemin parcouru, je pense qu’on peut choisir de voir le verre à moitié plein : tout le monde est convaincu que le secteur est dans un Momentum et que, ne pas évoluer, ne pas avancer vers quelque chose de nouveau serait une mauvaise option. Nous sommes dans une période clé, où la coopération a un rôle important à jouer sur la politique globale même si elle actuellement mise à mal, et tout particulièrement des ONG proches du milieu universitaire. Il y a des messages clés à faire passer aux étudiants. La société démocratique que l’on connait est en péril et c’est notamment avec ces jeunes que nous pourrons la défendre. Avoir des ONG plus fortes, avec des messages communs est crucial, surtout dans le contexte actuel. Et c’est pour moi ce qui ressort d’Uni4Coop.
On peut également voir le verre à moitié vide et constater que certains veulent prendre des routes différentes. Nous avons là un rôle à jouer pour mettre les ego de côté car, si les ONG disparaissent, il n’y aura plus rien à défendre.
Pour résumer, l’Education à la citoyenneté mondiale et solidaire est à mes yeux le thème sur lequel on a un rôle prioritaire à jouer ensemble car la citoyenneté et la solidarité sont mises à mal. C’est un rôle spécifique et la force des ONG unviversitaires .
